L2P Convention 2022 | Enregistré à La Place, le 3 mars 2022
Elles sont là, sous notre nez, par dizaines, à poster leurs freestyles sur Instagram et leurs chansons sur Soundcloud, YouTube et les plateformes de streaming. Pourtant les médias continuent de minimiser leur présence et les maisons de disque de chercher celle qu’on appelle la perle rare. La rappeuse de New-York Roxanne Shante raconte comment, après un battle de rap dans les années 1980, le terme « female rapper » a été inventé pour la désigner, mais en fait, pour lui créer une catégorie à part qui finirait par toujours lui faire défaut.
Ainsi entend-on parler en France de « rap féminin », et surtout de son absence. Pour combler ce vide, des documentaires comme Reines et des séries télévisées comme Validé ont vu le jour en 2021, permettant, dans le meilleur des cas, de redorer le blason d’une figure qui n’a jamais cessé tout à fait d’exister mais qui continue d’être invisibilisée, et dans le pire, de nourrir des fantasmes et d’entretenir une image de la réalité du milieu faussée.
Lors de cette table ronde, on essayera de comprendre les mécanismes qui façonnent la figure de la rappeuse dans nos systèmes de répresentation culturels, et comment ceux-ci impactent le travail des artistes issu·e·s des minorités de genre qui rappent, depuis l’autoproduction, jusqu’au des maisons de disque et aux médias. Nous aurons aussi l’occasion de dessiner la trajectoire des rappeuses qui émergent en France aujourd’hui, et de comprendre comment le public et les acteur.ice.s du milieu rendent possible ou non leurs carrières dans leur véritable pluralité.
Modérée par Lola Levent, Journaliste & manageuse
Intervenantes : Bettina Ghio, Docteur en Littérature
Cécile Plancke, Attachée de presse
Vicky R, Rappeuse
Lise Lacombe, Journaliste