L’After CAPITALE(S)

Dans le prolongement du succès de l’exposition « CAPITALE(S), 60 ans d’art urbain à Paris » de la Ville de Paris se clôturant le 3 juin 2023, La Place propose de poursuivre cette mise à l’honneur de l’art urbain par un détour visuel autour d’archives numériques et de la présentation du travail de plusieurs protagonistes clefs de la scène graffiti et street art francilienne : Paris Hip Hop, Maquis Art et Arcanes.

Un hommage sera aussi rendu à Batsh, illustre figure du graffiti francilien décédé en octobre 2020, avec l’exposition de certaines de ses œuvres et la réalisation de plusieurs fresques inspirées de son travail, par Marko93, Manyak, SunC, Jomad, Risc et Andrew Agutos.

Enfin, la photographe Dominique Dasse présentera une sélection de clichés illustrant son regard personnel et précieux sur un art de la rue instantané, éphémère et percutant.

Durant trois jours, La Place ouvre ses portes pour une plongée dans des archives vidéos et photos sous forme d’une exposition immersive permettant au public de découvrir (ou redécouvrir) un très grand nombre de fresques, d’artistes, d’expositions et d’évènements de ces dernières décennies.

L’exposition « L’After CAPITALE(S) » sera également ponctuée d’un set de DJ Ewone lors de la soirée de vernissage du 7 juillet et d’une conférence samedi 8 juillet à 15h.

PARIS HIP HOP : ARCHIVES NUMÉRIQUES

Pour la première fois, le festival Paris Hip Hop ressort une partie de ses archives photos et vidéos autour son histoire liée au graffiti et au street art. Hip Hop Citoyens, structure porteuse du festival, aura marqué ces deux dernières décennies avec de grandes initiatives restées dans la mémoire et une façon toute particulière de proposer des évènements symboliques et fédérateurs.

Cela aura fait naître de grandes opérations graffiti qui auront tout à la fois ouvert des portes, mis à l’honneur des artistes emblématiques, conduits des projets portés par un sens du collectif et un entremêlement des formes artistiques.

Festival historique, Paris Hip Hop aura œuvré pendant près de 15 ans entre 2006 et 2019 pour mettre à l’honneur tous les arts du hip-hop et les artistes français et internationaux au travers des rendez-vous annuels conçus sous forme d’une quinzaine culturelle regroupant chaque année pas loin d’une quarantaine de partenaires associés, avec des initiatives réparties sur l’ensemble du territoire francilien.

Pour l’After CAPITALE(S), La Place propose un voyage dans les archives vidéos graffiti de cette quinzaine hip-hop à travers une exposition immersive qui permettra notamment d’y retrouver des grandes expositions et opérations comme Face au Mur à la Caserne Reuilly, Europa Graffiti au Carré Baudouin, Graffiti for Japan sur les murs de l’ancien dépôt de bus RATP de la rue des Pyrénées, les Rendez-vous Hip Hop sur l’espace Périphérique de La Villette, les légendaires Block Party, Grafology au Palais de Tokyo, l’exposition Chic et Choc à la Maison des métallos, l’expo à La Bellevilloise ou encore les opérations au 104, au Point Ephémère…

“Les archives du Graffiti”

Retrouvez également le talk « Les archives du Graffiti » animé par Christian Omodeo, historien de l’Art, à la rencontre de deux passionnés.

Plus d’infos

MAQUIS ART

Depuis 1997, Maquis-Art est le témoin de l’histoire du graffiti et du street-art français. Soucieuse de documenter l’effervescence du mouvement, cette base de données archive les graffiti qui ont vocation à être effacés et remplacés. Maquis-Art remplit aujourd’hui diverses missions qui couvrent un large spectre de formats, tous dévoués au développement et à la valorisation de la culture street-art et graffiti, notamment avec l’ouverture prochaine des Aérosols, premier réseau de lieux dédiés au hip-hop à Saint-Denis, Toulouse et Marseille, en association avec Hip-Hop Citoyens.

Dans le cadre de l’exposition CAPITALE(S) à La Place, Maquis Art proposera une immersion interactive à travers un répertoire de photos, pour voyager au cœur de 25 ans d’archives… et vous mettre dans la peau des graffeurs avec leur expérience de graffiti numérique !

TRIBUTE TO BATSH

Originaire de Dakar, au Sénégal en 1975, l’artiste pluridisciplinaire Batsh a su manifester dès son jeune âge un talent pour l’art à travers ses illustrations. À travers ses œuvres, l’artiste essentiellement connu pour ses portraits ciselés dans lesquels il combine le graffiti et le portrait, rend hommage aux héros et héroïnes Noir.e.s qui ont marqué l’Histoire, qu’ils ou elles soient militant.e.s, musicien.ne.s et sportif.ve.s afro-descendent.e.s. Sans oublier ces inconnu.e.s que Batsh met en lumière à travers son travail, une façon pour lui de donner de la visibilité aux minorités oubliées et de partager avec le plus grand monde ce que l’Histoire aurait tendance à occulter.

L’exposition en trois modules rassemble plusieurs artistes comme Marko93, Manyak, ou SunC et Jomad issues du collectif “La manière” avec Risc et Andrew qui ont décidé de rendre hommage à Batsh en le faisant revivre à travers ses œuvres. Des images d’archives dévoileront les différentes facettes de la personnalité de l’artiste, mettant en lumière son engagement et sa passion pour l’art à travers ses sources d’inspirations qui occupent encore les mémoires et les cœurs de chacun.

Batsh - Capitale(s) - archives — © JMRks93

ARCANES : ARCHIVES

Né en 2022 à l’initiative de la Fédération de l’Art Urbain, le Centre Arcanes (Centre National des Archives numériques de l’Art Urbain) est en charge de la conservation numérique et de la valorisation des archives du graffiti, du street art et plus généralement des expressions dans l’espace public. Il est constitué de spécialistes de ces mouvements, de professionnels de la culture et de l’archivage et est soutenu notamment par le Ministère de la Culture.

Il se présente sous la forme d’une base de données numériques qui sera consultable à la rentrée 2024 et communique régulièrement par le biais d’expositions, de conférences et de rencontres.

Sur invitation de La Place, le Centre Arcanes propose ici de s’intéresser aux archives du festival Paris Hip Hop et plus particulièrement de son édition “Face au mur”, qui a eu lieu en 2015 dans la caserne de Reuilly, dans le XIIème arrondissement de Paris. Un focus précis et détaillé de la fresque réalisée pour l’occasion par l’artiste Popay est présenté sur des panneaux visibles dans l’espace bar et la coursive. Par le biais de descriptions et d’analyses précises, ces documents ont pour but de favoriser l’étude nécessaire pour perpétuer et transmettre l’histoire de ce mouvement.

Fresque réalisée par Popaye pour Face au Mur (Paris Hip hop) © Clément

DOMINIQUE DASSE : PHOTOGRAPHIES

Dominique DASSE – alias Brin d’Amour – se passionne pour le street art et le graffiti depuis le début des années 2000. C’est en découvrant les pochoirs de Miss.Tic que cette pimpante quinquagénaire fait ses armes, ralliant les précurseurs en matière de documentation iconographique au sein de la communauté des photographes d’art urbain.

Si cette communauté n’a cessé de s’agrandir au fil des ans, notamment sous l’impulsion des réseaux sociaux et de la recrudescence des œuvres de rue un peu partout dans le monde, Dominique se distingue par le soin constant qu’elle a d’établir une connexion forte avec ses modèles. Ses portraits témoignent d’une confiance et d’une complicité mutuelle, à la lumière de laquelle les personnalités s’expriment au cœur d’un environnement joyeux et coloré. Travaillant avec les détails, la gestuelle et les objets pour composer une galerie toute en subtilité, elle signe des images à mi-chemin entre les mises en abymes intégrant les smartphones et les floutés, lesquels sont parfois de rigueur quand la cible de l’objectif souhaite dissimuler son visage.

Si la portraitiste est devenue, par la force des choses, rompue aux codes de la photo « instragrammable », son talent se déploie au gré d’un cocktail d’émotions et d’inventivité, émaillé certes de bombes et de pinceaux mais surtout d’un humour et d’une fantaisie sans cesse renouvelés.